Liam Finn

par Mamz Mar Nov 18 2008, 21:42

Fargo rec. a écrit:Liam Finn est un enfant de la balle. Ce Néo-Zélandais de 24 ans a en effet grandi dans un environnement pop tout à fait exceptionnel et n’a pas hésité à se lancer, à son tour, dans l’écriture et l’enregistrement de ses propres chansons. D’abord membre du combo Betchadupa (avec lequel il a sorti deux albums), Finn s’est ensuite exilé à Londres où il a commencé à creuser un sillon plus personnel et, même, résolument autonomiste. S’appuyant sur une belle série de pépites comme "Second Chance" ou "Lead Balloon", le foisonnant I’ll Be Lightning est le premier fruit de cette brillante reconquête de l’indépendance.

Arrivé en Angleterre à la fin de l’année 2004, Liam Finn a sans doute moins vécu son exil comme un déchirement que comme une renaissance. Obligé de mettre provisoirement entre parenthèses la carrière de Betchadupa, le groupe de sa jeunesse monté quelques années plus tôt avec Matt Eccles, ce Néo-Zélandais profita donc de cet éloignement pour entamer une lente réinvention de son approche de la création pop. Pendant de longs mois, il va ainsi composer chez lui, posant patiemment les bases de ce qui allait devenir son premier album solo. "Les chansons, explique-t-il, étaient assez personnelles et touchaient des cordes sensibles. Du coup, j’étais un peu hésitant à l’idée de les présenter au reste du groupe (Betchadupa, ndA). Finalement, il m’a semblé plus naturel de les interpréter moi-même." Trois ans plus tard, donc, Finn rentrait chez lui, à Auckland, pour enregistrer le résultat dans les studios Roundhead. Projet solo par excellence, I’ll Be Lightning a en effet permis à ce surdoué fourmillant d’idées de presque tout faire lui-même, depuis la production jusqu’à la pochette en passant par la plupart des parties instrumentales. Mais cette tendance à jouer à l’homme-orchestre ne s’arrête pas, pour lui, à la porte du studio puisque c’est également ainsi, un peu à la manière d’un Andrew Bird enregistrant ses propres boucles en scène, qu’il envisage ses concerts (il a déjà mis le feu aux premières parties d’artistes comme les Lemonheads ou Eddie Vedder) : "Chaque fois que je vois un type s’avancer seul avec sa guitare, je me dis : ‘Ça y est, c’est reparti…’ J’ai l’impression que c’est toujours la même histoire. (…) Personnellement j’aime assez l’idée de tout faire moi-même. Certes, c’est souvent un peu casse-gueule, mais c’est aussi très stimulant et ça oblige à rester vigilant." C’est notamment ainsi que le jeune barbu apparaîtra dans le Late Night de David Letterman, une performance qui le propulsera vite sur tous les autres plateaux live de la télé américaine.

L’autre caractéristique notable de ce I’ll Be Lightning un peu intemporel qui évoque aussi bien Eels ou Elliott Smith que la pop psychédélique des Sixties, c’est son enregistrement entièrement analogique : "C’était mon intention dès le départ, car je trouve que les bandes ont un son plus chaud et capturent davantage de choses que ne le pourrait un ordinateur." Toujours préoccupé par l’idée de privilégier une certaine forme de spontanéité, Liam Finn n’a pas hésité, non plus, à faire le choix d’utiliser certaines démos lorsque celles-ci étaient particulièrement réussies : "Les démos sont souvent les versions qu’on préfère mais qu’on n’ose pas sortir. On essaye toujours de faire mieux avec l’aide, d’un groupe, d’un producteur et d’un ingénieur du son, mais on n’y arrive jamais vraiment. Or c’est justement à cause de leurs erreurs et de leur approximation que les démos ont souvent plus de caractère."

Au final, entre l’efficacité déconcertante de perles pop comme "Fire In Your Belly" ou les virevoltants "Second Chance" et "Lead Balloon", ce premier album vif et foisonnant permet à Liam Finn de s’affirmer comme une authentique révélation.

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