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El Comunero

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El Comunero Empty El Comunero

Message par Ricky Banlieue Ven Oct 17 2008, 15:18

1/ L'aventure El Comunero, comment est né ce projet ?

TOMAS :

En fait , il y a trois aventures « el comunero ».
La première, la plus importante, c’est celle de mon grand-père Manuel, un républicain espagnol, andalou et communiste , qui s’est battu en Espagne entre 36 et 39, au côté d’anar qui lui ont donné ce surnom de comunero « communard ».
Puis après la retirada il a lutté en France en rejoignant la résistance.
Plus tard il a participé à la tentative de « reconquista » du val d’aran avant de s’installer définitivement en France.
Père de 7 enfants, il a fini ses jours dans le tarn, et il a fortement marqué tous ses enfants et petits enfants.
C’était un patriarche qui adorait raconter des histoires…

La deuxième, ça a été l’album. A la mort de mon grand-père, j’ai eu envie de lui rendre hommage en enregistrant des chants de la guerre civile espagnole, qu’il m’avait appris ou que nous chantions en famille, en les réactualisant et en y incluant des fragments d’enregistrements de lui que j’avais réalisés et où il me racontait différentes anecdotes, Sa guerre d’Espagne, sa vie, le sens de son engagement et de son combat…
J’ai commencé à enregistrer tout seul quelques morceaux et puis y’a eu la rencontre avec Kif

KIF :
Y’a eu plusieurs dates où l'air de rien et la varda se sont rencontrés...
Très spontanément nous nous sommes mélangés au repas et on s'est retrouvés et découverts avec tomas.
Lors d'une autre rencontre peut-être avec les croquants cette fois, Tomas m'a parlé du projet et m'a invité a jouer sur un ou deux titres pour l'album!
Finalement, j’ai joué sur presque tout l'album et puis le projet de scène en a découlé

TOMAS :
Assez rapidement, on a eu envie d’enrichir les arrangements en invitant des musiciens comme Jean-paul Roy à la basse, Pascal Rolando aux percus, Pierre Bertaud du Chazaud à la clarinette, les cuivres et le batteur de l’air de rien et monsieur laulo kebous au chant…

KEBOUS :
J’ai rencontré tomas au mois d’août 2007 pour un concert avec les hurlements d’léo à aurillac.
On a passé la soirée ensemble et il m’as parlé du projet.
Il m’a alors proposé de participer au projet et je suis venu sur Toulouse pour enregistrer des voix sur un titre.
C’est là qu’on s’est rendu compte qu’on avait une culture commune aussi bien en terme d’éthique ou de politique qu’au point de vue artistique.

TOMAS :

La troisième aventure c’est celle qui commence.
Elle a vu le jour grâce à un projet de résidence et de deux jours d’événements (cinéma, poésie, expos, débats sur la guerre d’Espagne) à Tarbes pour lequel on a voulu inviter les intervenants de l’album.
Jean-paul n’était pas dispo, c’est donc Stéphane Blanc qui l’a remplacé à la basse et à la contrebasse et Kebous, Pascalito , Pierre ont pu prendre plus de place dans les arrangements. A la fin de la résidence, tout le monde avait pris tellement de plaisir qu’on a trouvé dommage de s’arrêter là et que tous les différents intervenants (musiciens, techniciens, conférenciers) ont manifesté le désir de poursuivre l’aventure.
Etant donné que chaque musicien est déjà pas mal pris par ses autres projets, Kif est parfois remplacé par Jojo, le compère de Kebous dans les hurlements, et Pascalito par Xav, le batteur de L’air de rien
Sur scène, El Comunero c’est donc plusieurs formules : du duo au sextet pour les musiciens, éventuellement accompagnés de conférenciers, poètes, auteurs, réalisateurs.

2/ Quelles ont été vos motivations pour adhérer à ce projet ?

TOMAS :
ben pour moi y’en a plein d’excellentes.
Personnelles, familiales, artistiques, politiques et puis l’idée de transmettre cette mémoire.

KEBOUS :
Musicalement c’est un univers dans lequel je me retrouve malgré la langue, et ces chansons transpirent d’émotions.
Humainement je partage ce projet avec des personnes que je respecte énormément.
Et puis enfin , il y a le fait de partager un projet militant , et qui pour une fois à vraiment du fond.

KIF :
D'abord la rencontre avec Tomas, ensuite son histoire personnelle avec ce projet. J'aurais été fier de rendre un tel hommage a mon abuelo.
Et puis, il y a tout ce qu'il raconte, son coté a la izquierda de la izquierda!
Enfin, plus personnellement, me retrouver en recul sur scène et juste en tant que musicien avec mon armada d'instruments et la découverte d'un nouveau repertoire aussi...
Et puis depuis la résidence d’avril, de deux on est passé à six et c'est donc une nouvelle aventure humaine bien sympa…

3/ Qui est représenté sur la pochette ?

TOMAS :
A priori, c’est mon grand-père, manuel, qui est figuré sur le dessin.
Mais en fait, on a pas voulu, sur la pochette, mettre une photo de mon grand-père, car même si c’est au départ un hommage qui lui est rendu, il s’agit aussi d’un hommage à tous ceux qui luttent ou ont lutté en Espagne (et même ailleurs) pour des idéaux humanistes et révolutionnaires, tous ces héros anonymes ces « commun héros ».
Le dessin, très stylisé, permet de ne pas s’arrêter que sur l’image de manuel.

4/ Qui est l'auteur du dessin ?

TOMAS :
C’est Romain Blanc Tailleur, l’ex tromboniste de « L’Air de rien », qui est le dessinateur officiel du groupe et qui a immigré à Paris pour ses études aux arts déco.
C’est donc lui qui a fait les pochettes de « sans commentaires » et de « luttopie ».
Ce mec là a du génie et même si il tient pas les délais, le résultat est toujours très bon…
Même les parties de trombone qu’il a assuré sur quelques titre de l’album transpirent le talent.
Au niveau des couleurs de la pochette, c’est toujours la même « charte » : du rouge et du noir….
Seul le jaune a fait une petite incursion dans le livret cette fois ci.

5/ La « scène » Toulousaine est très présente sur cet album, un choix délibéré ?

TOMAS :
La « scène toulousaine » on peut pas dire non ! Enfin, j’aurai pas dit ça comme ça.
Même si mes collègues de l’air de rien sont évidemment présents, et que pascal (percus des 100% collègues , de serge lopez, renaud garcia fons…) est de la région toulousaine, il y a des bordelais des landes dans l’histoire (Laulo Kebous et Jojo mais aussi Jean Paul qui joue sur l’album), et des « audois » puisque Kif et Stéf sont de vers là bas.
C’est donc du multiculturel.

6/ Le cd comprend 16 titres, des morceaux très courts, une volonté de souligner les textes ?

KIF :
Tu sais , moi no hablo très bien espagnol.
Heureusement qu'on a notre interprète dans le groupe.
Sinon en général, en chanson, pas besoin de trois tonnes quand tout est dit.
Ca ne répondait avant a aucun format, comme aujourd'hui, (des chansons de 3"30 !!)

TOMAS :
C’est vrai qu’en concert, les morceaux sont plus longs et qu’on prend plus le temps d’installer des ambiances.
On avait déjà pris quelques libertés sur l’album parce qu’il faut savoir que la plupart du temps, les morceaux « originaux » sont encore plus courts. La plupart du temps, il s’agit de chants de marche, la marche qui mène au front, au combat.
C’est donc rarement long et musical au départ. Faut que ça donne envie de lutter, de résister…
Mais comme tu le soulignes, les textes sont très important, et certains restent très actuels…
C’est grâce aux textes et au propos qu’on arrive à garder la cohérence tout le long de l’album tout en visitant pleins de styles musicaux différents.
Il fallait forcément que les textes, le chant , soient en avant…


7/ Le choix des titres ( dont la plupart sont traditionnels ) s'est fait collectivement ?

TOMAS :
Pas vraiment non. Le « collectif » est né après l’album.
Au départ, j’ai choisi les chansons que je connaissais déjà, que je chantais en famille.
On en a choisi deux de plus pour compléter l’album à ma rencontre avec Kif.
Il y a pas de mal de morceaux de cette période qui sont archis connus et archis repris. Il s’agissait pas de refaire ce qui avait déjà était fait par d’autres. « A las barricadas » est l’exception qui confirme la règle puisqu’il fait partie des « tubes » de l’album.
Sur scéne, c’est différent.
« L’estaca » qui fait partie des chansons dont je parlais plus haut, et qui raconte l’histoire d’un grand-père qui a expliqué toute sa vie à son petit fils que si nous tirions tous sur le pieu du fascisme en même temps, il ne pouvait que tomber, fait forcément partie des incontournables vu l’histoire de ce projet…
Pour « El ejercito del Ebro » ou « ay Carmela » , on a choisi la version anar du texte, moins connue, que chantait « mi abuelo », « la quince Brigada » ou « ay manuela » en la jouant punk, ce qui nous a à tous rappelé des vieux souvenirs…
Et sur les nouveaux morceaux qu’on prévoit de travailler, le choix est plus collectif
On s’autorise même quelques excursions en Amérique Latine…


8/ Santa Barbara est déjà présente sur l'album « sans commentaires » de L'Air De Rien, chanson emblèmatique ?

KIF :
Je l'ai découverte par Tomas (comme beaucoup du repertoire d'ailleurs!), Emblématique, je veux bien le croire car elle très forte !

KEBOUS :
En fait cette chanson à une puissance mélodique hors du commun.
Au niveau de l’interprétation c’est une de mes préférées.
A chaque fois qu’on la chante, elle me mets les poils et quand on la joue devant un public, on à l’impression de ressentir qu’il vit la même chose.


TOMAS :
C’est sur que cette chanson pour moi est emblématique. Elle m’accompagne depuis tout petit et résume bien pour moi tout ce que véhicule cette histoire…
C’est une chanson qu’on chantait en famille, à la fin des repas et qui évoque plein de souvenirs…
C’est précisément la chanson que je m’étais juré de chanter sur la tombe de mon grand-père à son enterrement …


9/ Le cd bénéficie d'une production très soignée, cela a été facile ? Ou une quête de longue haleine pour mener à bien le projet ?

TOMAS :
ça a été une longue histoire puisque j’ai commencé les premières prises il y a de ça 3-4 ans. J’ai ce projet en tête depuis très longtemps.
On a enregistré cet album au studio solstice (1 rue saint bruno 05 61 12 42 42) à Toulouse, studio ou on avait déjà enregistré « sans commentaires » avec L’Air de Rien.
Très franchement, ça s’est pas forcément fait dans des conditions «confortables».
Qui dit « auto prod » dit « auto budget » et donc petit budget et donc un disque fait très consciencieusement mais quand même dans le speed…
Honnêtement, je suis content du résultat même si je chipote sur quelques détails et qu’un jour j’aimerai bien PRENDRE LE TEMPS d’enregistrer un disque…
Pour ce qui est de l’objet « album » c’est encore une fois grâce à Tayeb (et au Tactikollectif) ) puis à Maxence (Mosaic et active sound) ), qui ont tous deux cru au projet et se sont investis, que l’album est sorti…
Ça n’a pas été une « quête de longue haleine » mais quand même une relative galère vu que c’est un peu suicidaire de « miser » sur un disque et sur ce type de projets en ce moment.


10/ El Comunero vivra à travers qu'un seul album ou il y aura continuité au projet ?

KIF :
On a déjà causé d'une suite...

TOMAS :
Il y a des titres qu’on a enregistré mais qui ne sont pas sur le disque.
Il y a donc aussi des titres que l’on joue en concert mais qui ne sont pas sur l’album.

KEBOUS :
Ouais, d’ailleurs on parle déjà d’un Live.

KIF :
et quand on aura la suite, je pense qu'il n'y aura pas trop de soucis a imaginer la suite de la suite !!

TOMAS :
Il y a je crois, l’envie commune de vivre une belle et longue histoire..
Y’aura donc forcément une continuité voire même des projets « parallèles » dans la continuité de cette rencontre.
un album sur l’amérique latine c’est vrai que ça me brancherait bien et qu’on en parle….

KEBOUS :
Et puis faire un effort pour donner une suite à la compo « el comunero » mais toujours en espagnol.
En la mémoire du grand-père mais aussi parce que c’est vraiment intéréssant de chanter en espagnol


11/ Des projets de tournée ?

TOMAS :
Ben ouais…. Tout ça est encore tout neuf mais y’a déjà pas mal de dates calées (voir le site www. elcomunero. fr) , beaucoup de concerts dans le cadre de commémorations, en midi pyrénées, en lorraine, en normandie, à paris et même une date à Madrid, tout un symbole…


12/ On vous laisse le mot de la fin....

KIF :
Je vous en prie, je n'en ferais rien, prenez le donc !!!

TOMAS :
Ben « soyons réalistes, exigeons l’impossible !!! »

KEBOUS :
« La révolution n’est pas un diner de gala ! »




Merci pour avoir bien voulu répondre à ces quelques questions
Cordialement Mamz et Ricky Banlieue


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