Episol, l'épicerie solidaire

Un kilo de pâtes à 0,09 euro, un saucisson de dinde à 30 centimes, la boite d'un kilo de lentilles à moins de 5 centimes... ces prix sont affichés à l'épicerie solidaire de Saint Denis. Dans un climat de hausse généralisée des prix des produits alimentaires, les épiceries solidaires font office de véritables bouées de sauvetage pour nombre de ménages qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts. Le principe est simple : faire ses courses en payant 10% de la valeur marchande des produits mis dans le panier : « Ainsi, les économies réalisées sur les courses peuvent être consacrées à d'autres dépenses, comme le loyer où les factures », précise Caroline Rimbauld, une des responsables de l'épicerie. Aujourd'hui elle est à la caisse, « pas assez de bénévoles, donc si les gens veulent aider, ils sont les bienvenus ». Elle facture une semaine de course à une mère de famille nombreuse à un prix dérisoire, moins de 60 euros. Les produits sont bons : « on essaye de proposer des articles qui sortent de l'ordinaire. Souvent, les familles qui viennent à l'épicerie ne peuvent se permettre que le hard discount ».

Episol peut être confondue avec n'importe quelle épicerie. Coté design, tout est fait pour que le consommateur ait l'impression de faire ses emplettes dans un point de vente classique. Alors, qui peut bénéficier de l'aide apportée par une épicerie solidaire ? « On calcule selon les revenus, le nombre d'enfants, les factures, ceux qui n'ont que 7 euros par jour à consacrer à leur alimentation peuvent bénéficier d'un droit d'accès à l'épicerie ». Les personnes en recherche d'emploi ou celles touchant le RMI ne sont pas les plus nombreuses à se présenter à la caisse : « les travailleurs pauvres constituent la majorité de ceux qui font appel à nous, la baisse du pouvoir d'achat les touche de plein fouet, c'est évident ». L'épicerie solidaire est souvent la première porte à laquelle frappent ceux qui ont besoin d'aide : « le fait de payer ce qui est dans le panier est lié à une certaine dignité. On a alors moins l'impression que c'est une aide. C'est moins traumatisant de venir ici que d'aller aux Restos du cœur ».

On recense plus de 300 épiceries solidaires en France. Elles fonctionnent en général avec plusieurs partenaires qui peuvent être publics (Etat, Région, CAF...) ou privés (Associations, fondations, entreprises...). Celle de St Denis a été ouverte par le secours islamique, mais accueille bien sûr des personnes de toutes confessions. Episol essaye également d'aller plus loin que le « simple » problème alimentaire : chaque personne est suivie, des cours de cuisine et d'alphabétisation y sont donnés. On n'oublie pas de traiter le problème à la racine, un panneau d'offre d'emplois est affiché à l'entrée. « On est ouvert le plus possible, on discute des difficultés de chacun et on essaye d'apporter des solutions dans la mesure du possible. On voit beaucoup de cas de surendettement, trois à quatre crédits sur le dos, un vrai piège pour ces revenus faibles ».

Une quarantaine de familles viennent faire leurs courses chaque semaine à l'épicerie. Une grande partie des 7 millions de français qui peinent sous le seuil de pauvreté regroupent les critères qui leur permettraient de bénéficier de cette aide alimentaire.

Idir Hocini

Pour aller plus loin.

http://epiceries.solidaires.free.fr/

J'avoue que je ne connaissais pas cette assoc

j'avais un peu entendu parler des épiceries solidaires ms je connaissais pas non plus l'assoc ...
heureusement qu'il reste encore quelques personnes comme ça