le musée des horreurs
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grognonjc
Mamz
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le musée des horreurs
351 foetus et enfants mort-nés en stock à la maternité
Des enquêtes lancées après une macabre découverte à Saint-Vincent-de-Paul, à Paris.
Par Matthieu ECOIFFIER
mercredi 03 août 2005 (Liberation - 06:00)
il parle le regard fixe, avec la sidération de celui qui a vu «quelque chose d'insoutenable», selon un proche. Il est 16 h 30 au ministère de la Santé, hier. Xavier Bertrand a convoqué la presse pour une déclaration solennelle. «L'Assistance publique de Paris m'a informé hier en fin de journée d'un nombre important de foetus et de corps d'enfants mort-nés conservés en dehors de tout cadre juridique dans la chambre mortuaire de l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul à Paris», lâche le ministre de la Santé. Qui fait part de «(sa) profonde émotion et (son) indignation face à une telle découverte». Il s'est rendu sur place ce midi pour «évaluer la réalité de la situation».
«Désarticulés». «Plus de 300 corps, certains conservés dans le formol depuis les années 80 dans des sacs plastique et des bocaux, des enfants désarticulés», raconte son entourage horrifié. La routine pour une morgue de maternité ? Ce n'est pas l'avis du ministre. Il annonce que le Premier ministre a demandé une enquête administrative à l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), saisi le Comité national d'éthique et lancé une mission d'inspection dans l'ensemble des hôpitaux de France. Enfin, que le parquet a ouvert sa propre enquête. Puis le ministre tourne les talons.
«On apprend les choses au fur et à mesure, explique son entourage. On veut savoir comment on en est arrivé là. C'est peut-être une pratique mais il y a un décret qui impose de faire incinérer ou inhumer le corps dans un délai de dix jours si la famille ne le réclame pas. Les faits ne sont pas anodins, on joue la transparence totale. Pour le "pourquoi", demandez à l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP HP).»
Deux heures après, au siège de l'APHP, l'embarras est palpable face à cette «pénible affaire». Jeudi 28 juillet, la direction de l'hôpital Cochin les a informés d'«errements inacceptables» à la chambre mortuaire de Saint-Vincent-de-Paul. Vendredi matin, le directeur des affaires juridiques de l'AP HP, Jean-Marc Morin, s'est rendu sur place avec deux médecins. Et ils ont découvert dans une chambre froide et deux autres pièces qui servaient d'annexe une «scène d'un autre âge».
«Archaïque». Ils ont fait changer la serrure pour sécuriser les lieux. Et confié les deux clés à un agent et à un cadre chargés de procéder à un inventaire pendant le week-end. «Ils ont travaillé en croisant le nom et le nombre figurant sur chaque sachet avec celui du registre de la chambre mortuaire.» Un recensement éprouvant qui a nécessité la mise en place de la désormais inévitable cellule psychologique. Résultat : «Trois cent cinquante et un embryons ou corps ont été conservés depuis 1985 de façon décroissante, dont une vingtaine par an au cours de la période récente», a expliqué Jean-Marc Boulanger, secrétaire général de l'AP HP. Une pratique «archaïque» qui a donc perduré jusqu'en 2005. «Ils étaient conservés comme des éléments anatomiques alors que c'étaient des foetus et des corps entiers dans des poches thermoscellées.» Tous les restes n'ont pas été identifiés, notamment la proportion de foetus issus d'interruptions médicales de grossesse (IMG), d'enfants mort-nés. «On sait qu'il y a au moins deux enfants, dont un qui a vécu trois jours», a révélé Jean-Marc Morin.
Hypothèses. A l'origine de cette découverte, «une réorganisation du service» qui a fait débarquer de Cochin une cadre extérieure au service. Et surtout la demande, fin mai, d'une mère qui s'est inquiétée du devenir de son enfant. «L'employée s'est aperçue qu'il était encore conservé.» Et après une seconde demande d'une autre mère début juillet, il a pu noter que «cette situation n'était pas ponctuelle» (lire ci-contre).
Seules cinq personnes avaient accès à la chambre mortuaire, selon les Hôpitaux de Paris. Les enquêtes diront s'il s'agit de «négligence», voire de manque d'intérêt, ou, plus grave, si la situation a donné lieu à un quelconque trafic. Interrogé sur les explications données par l'équipe médicale, Jean-Marc Boulanger a semblé pencher pour la première hypothèse : «Lorsque les mères font une interruption médicale de grossesse, elles ont le souhait, parfois, de ne pas vouloir partir avec l'enfant. L'hôpital, en voulant leur rendre service, s'est trouvé dans cette situation», a-t-il expliqué. Et a manifestement laissé faire, se désintéressant de ces corps qui s'entassaient.
Reste désormais à «évaluer leur âge pour donner un statut à ces enfants» et à leur trouver une sépulture «digne». Les foetus ayant dépassé le seuil de 22 semaines pourront être incinérés au carré des anges du cimetière de Thiais. «Mais une fois l'enquête terminée.»
Des enquêtes lancées après une macabre découverte à Saint-Vincent-de-Paul, à Paris.
Par Matthieu ECOIFFIER
mercredi 03 août 2005 (Liberation - 06:00)
il parle le regard fixe, avec la sidération de celui qui a vu «quelque chose d'insoutenable», selon un proche. Il est 16 h 30 au ministère de la Santé, hier. Xavier Bertrand a convoqué la presse pour une déclaration solennelle. «L'Assistance publique de Paris m'a informé hier en fin de journée d'un nombre important de foetus et de corps d'enfants mort-nés conservés en dehors de tout cadre juridique dans la chambre mortuaire de l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul à Paris», lâche le ministre de la Santé. Qui fait part de «(sa) profonde émotion et (son) indignation face à une telle découverte». Il s'est rendu sur place ce midi pour «évaluer la réalité de la situation».
«Désarticulés». «Plus de 300 corps, certains conservés dans le formol depuis les années 80 dans des sacs plastique et des bocaux, des enfants désarticulés», raconte son entourage horrifié. La routine pour une morgue de maternité ? Ce n'est pas l'avis du ministre. Il annonce que le Premier ministre a demandé une enquête administrative à l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), saisi le Comité national d'éthique et lancé une mission d'inspection dans l'ensemble des hôpitaux de France. Enfin, que le parquet a ouvert sa propre enquête. Puis le ministre tourne les talons.
«On apprend les choses au fur et à mesure, explique son entourage. On veut savoir comment on en est arrivé là. C'est peut-être une pratique mais il y a un décret qui impose de faire incinérer ou inhumer le corps dans un délai de dix jours si la famille ne le réclame pas. Les faits ne sont pas anodins, on joue la transparence totale. Pour le "pourquoi", demandez à l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP HP).»
Deux heures après, au siège de l'APHP, l'embarras est palpable face à cette «pénible affaire». Jeudi 28 juillet, la direction de l'hôpital Cochin les a informés d'«errements inacceptables» à la chambre mortuaire de Saint-Vincent-de-Paul. Vendredi matin, le directeur des affaires juridiques de l'AP HP, Jean-Marc Morin, s'est rendu sur place avec deux médecins. Et ils ont découvert dans une chambre froide et deux autres pièces qui servaient d'annexe une «scène d'un autre âge».
«Archaïque». Ils ont fait changer la serrure pour sécuriser les lieux. Et confié les deux clés à un agent et à un cadre chargés de procéder à un inventaire pendant le week-end. «Ils ont travaillé en croisant le nom et le nombre figurant sur chaque sachet avec celui du registre de la chambre mortuaire.» Un recensement éprouvant qui a nécessité la mise en place de la désormais inévitable cellule psychologique. Résultat : «Trois cent cinquante et un embryons ou corps ont été conservés depuis 1985 de façon décroissante, dont une vingtaine par an au cours de la période récente», a expliqué Jean-Marc Boulanger, secrétaire général de l'AP HP. Une pratique «archaïque» qui a donc perduré jusqu'en 2005. «Ils étaient conservés comme des éléments anatomiques alors que c'étaient des foetus et des corps entiers dans des poches thermoscellées.» Tous les restes n'ont pas été identifiés, notamment la proportion de foetus issus d'interruptions médicales de grossesse (IMG), d'enfants mort-nés. «On sait qu'il y a au moins deux enfants, dont un qui a vécu trois jours», a révélé Jean-Marc Morin.
Hypothèses. A l'origine de cette découverte, «une réorganisation du service» qui a fait débarquer de Cochin une cadre extérieure au service. Et surtout la demande, fin mai, d'une mère qui s'est inquiétée du devenir de son enfant. «L'employée s'est aperçue qu'il était encore conservé.» Et après une seconde demande d'une autre mère début juillet, il a pu noter que «cette situation n'était pas ponctuelle» (lire ci-contre).
Seules cinq personnes avaient accès à la chambre mortuaire, selon les Hôpitaux de Paris. Les enquêtes diront s'il s'agit de «négligence», voire de manque d'intérêt, ou, plus grave, si la situation a donné lieu à un quelconque trafic. Interrogé sur les explications données par l'équipe médicale, Jean-Marc Boulanger a semblé pencher pour la première hypothèse : «Lorsque les mères font une interruption médicale de grossesse, elles ont le souhait, parfois, de ne pas vouloir partir avec l'enfant. L'hôpital, en voulant leur rendre service, s'est trouvé dans cette situation», a-t-il expliqué. Et a manifestement laissé faire, se désintéressant de ces corps qui s'entassaient.
Reste désormais à «évaluer leur âge pour donner un statut à ces enfants» et à leur trouver une sépulture «digne». Les foetus ayant dépassé le seuil de 22 semaines pourront être incinérés au carré des anges du cimetière de Thiais. «Mais une fois l'enquête terminée.»
Re: le musée des horreurs
Rien à rajouter
grognonjc- Les Mots qui Courent
-
Nombre de messages : 27492
Age : 68
Humeur : Mignon à croquer sans toucher avec les dents
Points : 11225
Date d'inscription : 08/10/2004
Re: le musée des horreurs
J'ai entendu parler d'ça aux infos... !!!!
boulette- Les Mots qui Courent
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Age : 43
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Humeur : J'en ai pas !
Hobby : C'est quoi un hobby ?
Points : 20948
Date d'inscription : 01/12/2004
Re: le musée des horreurs
ce serait cool pour la déco d'un fast food ! non ?
montagne- La Bavarde
- Nombre de messages : 2709
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Localisation : terre
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Date d'inscription : 20/09/2004
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