Ann Yes

Photo de Jean-claude CHEVREL

"Tout texte m'engage, d'une chanson ou d'une autre", dit-elle d'un air dégagé. Jouant de la séduction façon fausse candeur dans des textes taillés au scalpel, Ann Yes ironise autour des faux semblants de notre société. Dans sa chanson "textûe" qui pulse par les mots et leur mordant, la verve des grands méchants Jacques n'est jamais loin : Higelin, Dutronc, Lanzmann, Brel... tant ça pince, grince, tripe, volute et s'extaz en délires surréalistes.
L'idéal à la cravache, l'idéal sinon rien.
Electron libre, anar, provo, sensuelle, Ann Yes dégage précisément, là où il faut la saisir : sur scène. Une présence qui n'a pas échappé au public des Francofolies ou du Limonaire (etc) en 2005. Version intimiste ou version rock, Ann Yes nous balance des chansons qui font mouche: c'est du brut ultra sophistiqué, du blouson noir en dentelles. Ses mélodies ciselées, à la fois percutantes et légères, mêlées aux accents des flûtes ou à l'efficacité de la formule guitare/basse, affûtent son discours. Sans concession, à notre contact complice ou dynamite, l'auteur-compositeur-interprète nous livre "live" son culot en solo avec à la clef, un duo rare : le recul et l'énergie.

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