Fada

Les Futurs Acteurs du Développement Artistique mettent la Basse Vallée de l’Ourcq à feu et à sang depuis maintenant plus de dix ans et si leurs méfaits ont pour épicentre la petite ville de Crouy sur Ourcq, c’est jusqu’à des scènes (et Marne …) beaucoup plus lointaines que le septet aura été faire trembler ses amplis ! Graphistes, peintres et animateurs de rues, les FADA sont également musiciens et posent leurs marques sur une troisième rondelle qui s’avère être leur premier album. Très représentatif de l’humour et de la générosité qui animent les deux chanteuses Léa et Guéna mais aussi Albert (guitare et trompette), Bruno (guitares, accordéon, piano …), Pouille (basse), Doon (harmonica et saxophone) et Fred (batterie), « Le monde est presbyte » reprend avec beaucoup de savoir-faire tout l’engagement d’un groupe qui chante sur un ton léger et détaché des choses pas toujours aussi simples et drôles qu’elles veulent bien en avoir l’air …

FADA ne se cherche plus, les longues années passées de kermesses en guinguettes et de péniches en bars leur ont permis de se trouver et de prendre du plaisir à faire de la musique pour le fun et pour la vibe. Alors du coup FADA se lâche et assume son rôle de superstar locale sur un album profond et tendre où le chant vous prend aux tripes et où la musique vous fait taper du pied pendant que les textes viennent lentement mais sûrement s’immiscer et faire leur trou dans les esprits. Lucide et franc, FADA pose en musique des évidences comme « Le monde est presbyte », s’insurge contre la colonisation de Marne la Vallée avec « Mickey Maniké » et prêche majoritairement l’amitié, la passion, la folie et nombre de sentiments plus ou moins nobles tout au long de ses « Assez de vous », « Je fais la gueule », « Mes amis », « Les rires qui puent », « Les centenaires » ou « La vallée des prières » … Sur un air de blues, de boogie, de ska ou tout simplement de rock FADA parvient à faire passer sur album l’esprit des « Bohémiens » grâce à des guitares bien senties mais aussi et surtout grâce à une très bonne organisation des arrangements, les petites touches d’harmo ou de sax se posant comme autant de petits pointillés qui mettent on ne peut mieux en valeur les mots. Dédié aux « Gens que j’aime », ce premier opus est un peu la signature qui manquait au bas de la page d’histoire écrite par FADA … Il lui manque sans doute un livret où le groupe s’exprimerait mais quand on a fini d’enregistrer ce genre d’ouvrage, reste il encore quelque chose à expliquer ? On soupçonne maintenant les habitants de Crouy sur Ourcq de faire obstacle à la bonne distribution de l’album, il paraîtrait qui plus est que Jean-Mi le patron du Tabac aurait fait main basse sur le stock et qu’il le déclarerait épuisé ! Avouez que quand on a un groupe comme ça chez soi, il est normal de tout faire pour le garder …


texte: fred delorge(zicazic)

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