Joseph d'Anvers

Critique de 'Les Jours sauvages'
Depuis 'Les Choses d'en face' en 2006, Joseph d'Anvers a évolué. Craignant avant toute chose la répétition, il change de méthode de travail et s'entoure de producteurs et de musiciens a priori assez éloignés de la galaxie "chanson française". Pour un résultat tout simplement épatant, un ovni parmi les albums récents des chanteurs français. Des artistes qui chantent en français, plutôt. Car en enregistrant à Rio de Janeiro avec le producteur américain Mario Caldato (Beastie Boys, Jack Johnson, Beck), Joseph a tout fait pour sortir de ses bases habituelles, pour le meilleur. Les instrumentations tendent parfois vers le hip-hop, les gimmicks musicaux et les paroles tournent dans l'air avant de s'ancrer dans les oreilles étonnées. Le travail sur le son est magnifique. Aidé de musiciens brésiliens en vogue et talentueux qui "connaissent la musique", les compositions et les paroles de Joseph d'Anvers prennent un tour original de haute tenue. Son écriture aborde des thèmes graves avec une lucidité froide, une finesse de bon aloi. Il parle de l'amour, beaucoup, de l'addiction ('L'Amnésie', '1000 fois'), se questionne sur le futur ('Les Chiens mangent les chiens') et sur le genre humain avec une plume directement trempée dans son âme, dans son coeur. Une écriture intime et passionnée, au propos parfois dur. Mais la forme allège le fond, et les différents invités vocaux (Money Mark des Beastie Boys, The Rodeo, Vanessa Da Mata) permettent une alchimie entraînante et enlevée. Après sa collaboration sur le disque d'Alain Bashung, Joseph d'Anvers trouve ici un équilibre très personnel entre musique et paroles, entre chanson et autres influences, entre Paris et le monde, son monde. Superbe.
Sortie en juin 2008 - Atmosphériques

La Fnac a écrit:Deux ans après un album frais et un brin insouciant, Dick Rivers est passé aux choses plus sérieuses et a confié l’écriture des douze chansons de L’homme sans âge à Joseph d’Anvers. Récent collaborateur de Bashung qui ne tarit pas d’éloges à son sujet, d’Anvers a joué la carte d’une certaine gravité qui convient parfaitement aux accents volontiers dramatiques du chanteur. Dans sa voix, Sur le toit du monde, La première heure, Le bras des femmes ou La voie des anges prennent une dimension que leur auteur lui-même ne soupçonnait peut-être pas. Attache-moi et Mon homme, chansons les plus enlevées du disque, sont les seules à rappeler que Dick est un rocker, ce qu’il n’hésite pas à oublier pour satisfaire un compositeur. Confiée à Bacon et Quarmby (Pretenders, Richard Hawley), la production ajoute à la solennité ambiante dont Dick Rivers, plus digne que jamais, se montre à la hauteur.