L'usine où les patrons incitent à faire la sieste
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L'usine où les patrons incitent à faire la sieste
pourquoi pas si c'est pris sur le temps de travail...
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Magazine
L'usine où les patrons incitent à faire la sieste
Chut. Morphée est à l'oeuvre. Dans vingt minutes, une autre équipe viendra s'allonger. On sieste ici par roulements, entre copines.Ouest-France
La sieste au boulot, voilà un sujet sur lequel il ne fait pas bon s'étendre. La somnolence digestive, cette traîtresse délicieuse, est affaire de vacanciers à hamac, de retraités à la coule ou des petites sections d'école maternelle. Est-ce si sûr ? À Neufchâtel- en-Braye, en Seine-Maritime, une entreprise de 43 salariés s'adonne au dodo doux.
Élégamment bardée de bois, ourlée par la rivière la Béthune, lovée au creux d'une vallée qui gazouille du Maupassant, l'entreprise Lebon-Delienne a des parfums de chantier nautique. Elle sent la résine, la peinture et la poussière de papier de verre. Ici, à Neufchâtel-en-Braye, on la connaît sous ses initiales : « LD ». LD comme (Marie) Leblon et (Éric) Delienne, ses patrons entreprenants. LD comme Langoureux Dodo aussi car, depuis deux ans, les 43 salariés (70 % de femmes) peuvent pratiquer la sieste sur leur lieu de travail : « C'est Éric Delienne qui en a eu l'idée. Il a proposé vingt minutes de sieste au moment des trois quarts d'heure de pause du midi. C'est une sieste courte pour se sentir bien dans sa peau, travailler mieux et, aussi, mieux vivre ensemble. À peu près la moitié des salariés la pratiquent. »
Il est midi et des poussières. Une première équipe de femmes décroche des ateliers. Elles ont embauché à 7 h 30. Quatre d'entre elles déjeunent sur le pouce dans une salle équipée d'une cuisine. D'habitude, elles sont cinq. Il manque Anne. La jeune mère ne travaille pas le mercredi, jour des enfants. En dix minutes, la pause casse-croûte est expédiée. Magali, Françoise, Annick et Sandrine montent au premier étage où la salle d'exposition de « LD » se transforme en dortoir. Il y a là, moelleux et secourables, des matelas marrants en forme de rouleaux de réglisse, des poufs berlingot, des gros reposoirs poilus appelés « Yackos » et des coussins « Baboom » où s'allonger en chien de fusil est un délice.
Pas de lit au sens classique du terme. Le lit, la très souriante Fédération de sieste sportive l'affirme, est un endroit à risque : « Le lit est un endroit extrêmement nocif dans la mesure où des statistiques démontrent que 90 % des personnes y trouvent la mort. » Ne riez pas.
Chut. Là-haut, Morphée est à l'oeuvre. Tout le monde a fermé les yeux. Anne a juste le temps de confirmer : « Souvent, j'en pique une bien profonde. Dix minutes après, vous êtes en forme ». Et le silence s'installe. On fait des photos du bout des yeux et sur la pointe des pieds. Les belles endormies ont affalé leurs quinquets pour se requinquer. Dans vingt minutes, une autre équipe viendra s'allonger. On sieste ici par roulements, entre copines : « Nous, c'est l'atelier peinture. Après, les filles du ponçage monteront. Et puis enfin, les bureaux. »
Et quand ils ne somnolent pas, que font les gens de « L-D » ? Des merveilles. Leblon- Delienne est un grand nom de la figurine miniature ou majuscule. C'est ici, dans la patrie du neufchâtel, le fameux fromage, et de David Douillet, non moins fameux poids lourd du judo, que naissent les plus beaux et plus chers sujets tirés de nos bandes dessinées. Les collectionneurs du monde entier s'arrachent les Lucky Luke, Tintin et Astérix, dûment poinçonnés et tirés à quelques dizaines ou quelques milliers d'exemplaires. « Je travaille avec les souvenirs d'enfance de mes contemporains », dit joliment Marie Leblon. Écartant un rideau de plastique, elle dévoile une voiture de Michel Vaillant, un Obélix dans son chaudron de potion magique. Et une Bécassine new look, en short et nombril à l'air, qui sortira pour la prochaine collection. Voilà qui donne une fameuse clé pour comprendre le pourquoi du comment des siestes neufchâteloises : Leblon-Delienne carbure à la créativité et à l'imagination. Qu'y a-t-il d'étonnant à ce qu'une entreprise puisant son inspiration dans la bande dessinée coince, de temps à autre, la bulle ?
D'ailleurs les siestes réparatrices sont effectuées sur du mobilier maison. Au fait, que faisaient-ils de leur midi, les salariés avant de se voir offrir une reposée paritaire ? « Ils chantaient. » Avant que le somme ne lui kidnappe ses sopranos, Marie Leblon passait ses heures de pause à former des ténors et des barytons pour une chorale d'entreprise qui donnait bien. Et portait le joli nom de « L-D Bloc ». Elle ne débloque pas tant que ça madame Marie, vêtue d'une combinaison blanche de peintre en bâtiment et habillée d'un sourire généreux. Il est 13 h. On s'en va sans claquer la porte. Au-dessus, l'atelier ponçage pionce.
François SIMON.
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L'usine où les patrons incitent à faire la sieste
Chut. Morphée est à l'oeuvre. Dans vingt minutes, une autre équipe viendra s'allonger. On sieste ici par roulements, entre copines.Ouest-France
La sieste au boulot, voilà un sujet sur lequel il ne fait pas bon s'étendre. La somnolence digestive, cette traîtresse délicieuse, est affaire de vacanciers à hamac, de retraités à la coule ou des petites sections d'école maternelle. Est-ce si sûr ? À Neufchâtel- en-Braye, en Seine-Maritime, une entreprise de 43 salariés s'adonne au dodo doux.
Élégamment bardée de bois, ourlée par la rivière la Béthune, lovée au creux d'une vallée qui gazouille du Maupassant, l'entreprise Lebon-Delienne a des parfums de chantier nautique. Elle sent la résine, la peinture et la poussière de papier de verre. Ici, à Neufchâtel-en-Braye, on la connaît sous ses initiales : « LD ». LD comme (Marie) Leblon et (Éric) Delienne, ses patrons entreprenants. LD comme Langoureux Dodo aussi car, depuis deux ans, les 43 salariés (70 % de femmes) peuvent pratiquer la sieste sur leur lieu de travail : « C'est Éric Delienne qui en a eu l'idée. Il a proposé vingt minutes de sieste au moment des trois quarts d'heure de pause du midi. C'est une sieste courte pour se sentir bien dans sa peau, travailler mieux et, aussi, mieux vivre ensemble. À peu près la moitié des salariés la pratiquent. »
Il est midi et des poussières. Une première équipe de femmes décroche des ateliers. Elles ont embauché à 7 h 30. Quatre d'entre elles déjeunent sur le pouce dans une salle équipée d'une cuisine. D'habitude, elles sont cinq. Il manque Anne. La jeune mère ne travaille pas le mercredi, jour des enfants. En dix minutes, la pause casse-croûte est expédiée. Magali, Françoise, Annick et Sandrine montent au premier étage où la salle d'exposition de « LD » se transforme en dortoir. Il y a là, moelleux et secourables, des matelas marrants en forme de rouleaux de réglisse, des poufs berlingot, des gros reposoirs poilus appelés « Yackos » et des coussins « Baboom » où s'allonger en chien de fusil est un délice.
Pas de lit au sens classique du terme. Le lit, la très souriante Fédération de sieste sportive l'affirme, est un endroit à risque : « Le lit est un endroit extrêmement nocif dans la mesure où des statistiques démontrent que 90 % des personnes y trouvent la mort. » Ne riez pas.
Chut. Là-haut, Morphée est à l'oeuvre. Tout le monde a fermé les yeux. Anne a juste le temps de confirmer : « Souvent, j'en pique une bien profonde. Dix minutes après, vous êtes en forme ». Et le silence s'installe. On fait des photos du bout des yeux et sur la pointe des pieds. Les belles endormies ont affalé leurs quinquets pour se requinquer. Dans vingt minutes, une autre équipe viendra s'allonger. On sieste ici par roulements, entre copines : « Nous, c'est l'atelier peinture. Après, les filles du ponçage monteront. Et puis enfin, les bureaux. »
Et quand ils ne somnolent pas, que font les gens de « L-D » ? Des merveilles. Leblon- Delienne est un grand nom de la figurine miniature ou majuscule. C'est ici, dans la patrie du neufchâtel, le fameux fromage, et de David Douillet, non moins fameux poids lourd du judo, que naissent les plus beaux et plus chers sujets tirés de nos bandes dessinées. Les collectionneurs du monde entier s'arrachent les Lucky Luke, Tintin et Astérix, dûment poinçonnés et tirés à quelques dizaines ou quelques milliers d'exemplaires. « Je travaille avec les souvenirs d'enfance de mes contemporains », dit joliment Marie Leblon. Écartant un rideau de plastique, elle dévoile une voiture de Michel Vaillant, un Obélix dans son chaudron de potion magique. Et une Bécassine new look, en short et nombril à l'air, qui sortira pour la prochaine collection. Voilà qui donne une fameuse clé pour comprendre le pourquoi du comment des siestes neufchâteloises : Leblon-Delienne carbure à la créativité et à l'imagination. Qu'y a-t-il d'étonnant à ce qu'une entreprise puisant son inspiration dans la bande dessinée coince, de temps à autre, la bulle ?
D'ailleurs les siestes réparatrices sont effectuées sur du mobilier maison. Au fait, que faisaient-ils de leur midi, les salariés avant de se voir offrir une reposée paritaire ? « Ils chantaient. » Avant que le somme ne lui kidnappe ses sopranos, Marie Leblon passait ses heures de pause à former des ténors et des barytons pour une chorale d'entreprise qui donnait bien. Et portait le joli nom de « L-D Bloc ». Elle ne débloque pas tant que ça madame Marie, vêtue d'une combinaison blanche de peintre en bâtiment et habillée d'un sourire généreux. Il est 13 h. On s'en va sans claquer la porte. Au-dessus, l'atelier ponçage pionce.
François SIMON.
Invité- Invité
Re: L'usine où les patrons incitent à faire la sieste
J'pourrais pas non plus ... mais pourquoi pas
grognonjc- Les Mots qui Courent
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Nombre de messages : 27492
Age : 68
Humeur : Mignon à croquer sans toucher avec les dents
Points : 11286
Date d'inscription : 08/10/2004
Re: L'usine où les patrons incitent à faire la sieste
Non on ronfle et c'est les autres qui nous empêchent de dormir
grognonjc- Les Mots qui Courent
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Nombre de messages : 27492
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Date d'inscription : 08/10/2004
Re: L'usine où les patrons incitent à faire la sieste
Ah ben moi j'la fais ma sieste de 20 minutes et tous les jours ..... enfin j'm'allonge mais je n'dors po
boulette- Les Mots qui Courent
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Hobby : C'est quoi un hobby ?
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Date d'inscription : 01/12/2004
Re: L'usine où les patrons incitent à faire la sieste
tous les midis, 1 tite sieste d'une demi heure....
ça permet d'etre en forme en cours et de faire la fete le soir....
ça permet d'etre en forme en cours et de faire la fete le soir....
Re: L'usine où les patrons incitent à faire la sieste
Vu sous cet angle ça se défend effectivement
grognonjc- Les Mots qui Courent
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Humeur : Mignon à croquer sans toucher avec les dents
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