Buffet milite pour un "rassemblement antilibéral"

par Ricky Banlieue Jeu Avr 20 2006, 20:59

PARIS (AFP) - Le numéro un du PCF Marie-George Buffet a rejeté jeudi les propositions de Nicolas Sarkozy et de Ségolène Royal, qui ne "rompent pas" avec le passé et a annoncé une "vaste campagne" qu'elle entend mener "comme une campagne électorale" pour un "rassemblement antilibéral".

"Pour l'instant, le seul choix proposé est personnifié par deux individus, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, mais les propositions de ces deux personnes, que ne je ne mets pas du tout sur le même plan, ne sont, ni d'un côté ni de l'autre, aptes à rompre avec les politiques menées précédemment", celles "douloureuses" de la droite et celles "décevantes" de la gauche au pouvoir, a affirmé Mme Buffet.

Le numéro un du PCF, qui tenait un point de presse, a commenté le résultat du sondage TNS Sofres publié jeudi qui conforte l'avantage de la présidente de la région Poitou-Charentes et du ministre de l'Intérieur et lamine les autres formations.

"L'émiettement des autres candidatures à gauche est une leçon de choses", a souligné la dirigeante du PCF, qui a mis en garde contre l'absence d'un "rassemblement antilibéral". L'enquête crédite Marie-George Buffet de seulement 3% des voix (comme Robert Hue en 2002), Dominique Voynet (Verts) de 1,5%, Arlette Laguiller (LO) de 3% et Olivier Besancenot (LCR) de 4,5%.

Selon elle, le bon score de Ségolène Royal dans les sondages s'explique par la volonté d'un vote utile: "il y a un vote qui paraît utile" pour "le parti dominant à gauche" (le PS) et "les gens se disent, on peut utiliser au moins cela, pour battre la droite".

Mais, "pour battre la droite, le seul moyen n'est pas que celui-là", et il "faut qu'un espoir se lève à gauche" pour créer une alternative antilibérale, a-t-elle préconisé. Elle a prévenu que, "si tout le monde annonce un candidat", il n'y aura pas de dynamique antilibérale.

Mme Buffet a mis en garde contre une réédition du 21 avril 2002 où la gauche a été battue non pas en raison de sa "dispersion" mais "parce que le gouvernement de la gauche plurielle n'a pas répondu aux attentes de notre peuple qui veut rompre avec la logique libérale".

Pour créer cette alternative, le numéro un du PCF, qui n'est pas encore candidate à la présidentielle et plaide pour une candidature unique des forces antilibérales, a décidé de lancer une "vaste campagne", qu'elle entend conduire "comme une campagne électorale".

La campagne, centrée sur le numéro un du PCF, consiste en "un appel de Marie-George Buffet pour un rassemblement antilibéral" qui sera décliné sous forme de pétitions, d'affiches ornées du portrait de Mme Buffet et de tracts dans lesquels elle précise ses "sept propositions" qui portent notamment sur l'emploi, les salaires, la sécurité.

Parallèlement, elle a appelé à des réunions le 29 mai pour "fêter" l'anniversaire du non au référendum sur l'Europe.