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Musique en ligne: les labels indés veulent de l'aide

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Message par Ricky Banlieue Ven Sep 08 2006, 20:00

Les labels indépendants regroupés au sein de l'UPFI lancent un nouvel appel au ministre de la Culture. Ils lui ont remis une série de propositions destinées à les soutenir dans la période de transition vers la «nouvelle économie» de la musique.
Business

Après une nouvelle baisse de 10,5% en valeur du marché du disque en France au premier semestre 2006, l'Union des producteurs phonographiques français indépendants (UPFI) tire le signal d'alarme.

«Le marché physique continue de régresser de façon dramatique, alors qu'en même temps, à l'exception notoire du Japon, on constate un ralentissement dans la progression des ventes numériques sur internet et sur les mobiles, lesquelles ne représentent que 1,2% du marché en France. », explique Jérôme Roger, le directeur général de l'UPFI.

Pour rentrer de plain-pied dans la "nouvelle économie" de la musique, le représentant des labels indépendants a élaboré un programme que l'on peut qualifier de "sortie de crise", proposé la semaine dernière au ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres.

Playdoyer pour une nouvelle exception culturelle

Présenté lors d'une conférence de presse le 6 septembre, le dispositif est très technique et vise à créer une «exception culturelle » pour la musique, au même titre que pour le cinéma. Il prévoit des extensions des mécanismes de crédits d'impôts existants et de droits voisins (licence légale des radios, copie privée et taxe sur les technologies), des aides directes ou indirectes aux PME du secteur, etc. L'UPFI a chiffré son coût à 30 millions d'euros.

L'objectif est de soutenir les producteurs indépendants jusqu'à ce que les revenus du numérique viennent compenser le déclin inexorable du marché physique, à l'horizon 2010 ou 2011.

«Nous allons encore traverser de graves turbulences, prévoit Jérôme Roger. La crise est profonde, avec des mutations technologiques sans précédent, des revenus tirés de le vente dématérialisée qui sont encore incertains, et un modèle diffuseur-distributeur, avec les radios et les grandes enseignes de la distribution, dont on ne sait pas du tout comment il va évoluer. Les radios veulent désormais être à la fois diffuseur et distributeur. Comment les distributeurs traditionnels vont-ils réagir, s'adapter et nous accompagner? Comment vont se comporter les majors? Face à des mastodontes comme Yahoo, Google ou MySpace, qui ont des stratégies mondiales, certains acteurs franco-français font figure de nains.»

La transition sera longue

Au milieu de toutes ces incertitudes, la priorité de l'UPFI est désormais de pérenniser les développements en cours sur internet ou sur les mobiles, et de développer de nouvelles sources et modèles de revenus au fil des évolutions technologiques. «Nous devons trouver de nouveaux relais de croissance pour compenser la baisse des ventes physiques», résume Jérôme Roger.

Mais tous les modèles ne sont pas forcément bons à prendre, tel celui de SpiralFrog qui se propose de financer le téléchargement gratuit par la publicité et a déjà séduit Universal Music et EMI.

«SpiralFrog soulève de nombreuses interrogations et les artistes devraient d'ailleurs s'exprimer, car ce sont des questions de droit moral. À la radio, il n'y a jamais d'association directe, comme ici, entre une publicité et une musique. Le consommateur risque de la rejeter. Et on peut s'interroger sur la qualité de l'expérience musicale qu'on lui propose», estime le responsable de l'UPFI.

La transition risque d'être longue et périlleuse et les producteurs vont devoir s'adapter.

«Leur métier ne va pas changer fondamentalement, il restera de dénicher et développer de nouveaux talents. Mais avec la baisse des ventes de CD, ils seront de plus en plus amenés à gérer la carrière de l'artiste plus globalement, à produire ses spectacles, commercialiser ses produits dérivés, optimiser leur part de droits voisins et développer des sources de revenus complémentaires. Il faudra diversifier ses compétences et ses sources de revenus. Pas seulement compter sur le développement du online», conclut Jérôme Roger.

(*) Union des producteurs phonographiques français indépendants.
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