vlad

par Ricky Banlieue Jeu Déc 14 2006, 20:43

Le secret de Vlad réside dans un carnet. Tout bête, tout simple, Clairefontaine ou premier prix, je ne sais plus, carnet d'écolier ou carnet de voyage, je ne sais plus non plus, tout ce que je sais, c'est que je voulais le jeter à la poubelle et j'ai jeté un coup d'oeil à l'intérieur.

l'intérieur

l'intérieur du carnet

l'intérieur du carnet de Vlad

l'intérieur de Vlad

Ecriture sans ratures, mots en jets, les mots de Vlad parlent d'un cosmos tout à fait différent du nôtre, l'amour rime avec sueur, suaire rime avec trotouère, trop tard rime avec jamais, Vlad préfère l'instant à l'après.

Son grand ami Raskolnikov me l'a d'ailleurs confié : « Tuer une vieille, c'est bien, c'est après que ça se gâte » après, après, « Après dé mon arbre, jé vivé zeureu » chantait le grand poète du haut de sa tour de béton, le regard dans le vide, vide où nous tombons tous, tous sauf Vlad, le reptile du placard, accrochez vous à lui, il est fort comme un panda et ses bras d'ogre nous sauveront du naufrage.

OUI ! Vlad est un héros, un messie de l'apocalypse mais personne le sait.

Aussi bizarre que cela puisse paraître, Vlad me fait penser aux pièces de Tchékhov : Au troisième acte, c'est la fête, tout le monde rit, boit, tente d'oublier le malheur de la décadence et de la ruine, un homme inconnu (même pas un personnage) mi-moujik, mi-Tolstoï monte sur une chaise et chante. Personne ne l'écoute et il chante, ivre et vexé.

Acteurs, fermez la ! Public, écoutez le ; oubliez votre femme, votre mari, vos crédits, vos vacances, vos enfants, vos renault espace, vos voisins, votre patron, vos employés, vos angoisses, votre psy, vos varices, votre jeunesse, votre vieillesse, votre petitesse, votre générosité, votre paresse, vos gloires, vos glaires, vos amis, les prostitué(e)s, les robots moulinex, votre écran plat, vos boutons ronds, oubliez tout et écoutez.

Guitare, paroles, mots, écriture, carnet, nous y sommes tous, chacun occupe un pore de peau de ce léviathan du quotidien.

Debout, sur une chaise, Vlad nous a tous aspirés ; vous aviez raison, il ne faut pas l'écouter.

le myspace