moi aussi j'ai de plus en plus honte...

par Invité Mar Sep 04 2007, 16:49

Marie-Françoise, "l'émeutière" du Paris-Bamako

Pour s'être opposée à une expulsion musclée, fin avril à Roissy, une grand-mère de Saint-Nazaire est poursuivie pour incitation à la rébellion.
Elle encourt une amende de 1 000 €. C'est la sanction réclamée par le procureur à l'encontre de Marie-Françoise Durupt, une sexagénaire à l'apparence paisible, habitante de Saint-Nazaire. Elle était prévenue d'incitation à la rébellion, le 3 juillet dernier devant le tribunal correctionnel de Bobigny. Le jugement sera rendu demain mardi.

Les faits se sont déroulés le 28 avril à l'aéroport de Roissy. Marie-Françoise venait d'embarquer dans l'avion d'Air-France pour le Mali. Un déplacement professionnel : elle allait prendre, pendant cinq semaines, la direction de la Maison du partenariat de Bamako, gérée par l'association Léo-Lagrange, où elle travaille depuis plus de trente ans.

Un coussin sur le visage

« J'avais remarqué que l'appareil était garé loin de l'aéroport et qu'au pied se trouvait une voiture de police », évoque Marie-Françoise Durupt. À l'intérieur, deux Noirs sont assis au dernier rang, encadrés par quatre hommes en civil. C'est lorsque le commandant annonce l'imminence du décollage qu'ils se mettent à crier. « Aussitôt, ils ont été violemment ceinturés, un coussin sur le visage pour étouffer leur voix. »

La scène provoque l'indignation d'un premier passager, un homme d'affaires malien, qui se lève pour protester contre un tel traitement, imité par plusieurs compatriotes. « C'est là que je me suis levée et que j'ai déclaré d'une voix forte que j'avais honte d'être Française. Que je n'avais pas payé un billet d'avion pour participer à ce genre d'opération honteuse », témoigne Marie-Françoise.

Le calme ne reviendra que lorsque le commandant de bord aura intimé aux policiers de quitter l'avion avec les deux Maliens. « Ils s'exécuteront, mais pour remonter par l'arrière cinq minutes plus tard, accompagnés d'un nombre impressionnant de policiers en uniforme. »

La nuit en garde à vue

L'énervement est à nouveau à son comble à l'intérieur de l'avion. Et finalement, un responsable de la Police aux frontières est appelé, qui décidera de faire descendre les deux Maliens mais également « les initiateurs de l'émeute ». « 'Vous et vous !', dit-il en pointant son index vers moi et l'homme d'affaires malien. »

Au poste de Roissy, Marie-Françoise est placée en garde à vue avant d'être transférée, menottée, au dépôt où elle passera la nuit, dans une cellule d'une saleté repoussante, sans eau ni sanitaires, la lumière allumée en permanence pour l'empêcher de dormir. « J'ai été relâchée le lendemain à 17 h. Trop tard pour attraper l'avion de Bamako, si bien que j'ai dû passer une journée de plus à Roissy. » Amère, cette grand-mère de cinq petits-enfants ? Indignée surtout par les méthodes et l'arbitraire de la police qui l'a désignée comme une émeutière, comme l'instigatrice d'une rébellion, elle qui a passé sa vie professionnelle à l'encadrement et à l'éducation de la jeunesse. « À lutter contre l'indifférence, contre le repli sur soi », glisse-t-elle, comme une évidence.

par Invité Mar Sep 04 2007, 16:51

La passagère nazairienne du Paris-Bamako relaxée
Marie-Françoise Durupt, une Nazairienne de 60 ans qui s'était élevée contre les conditions d'expulsion de deux sans papiers, le 28 avril, à bord d'un vol Paris-Bamako (lire par ailleurs), a été relaxée mardi par le tribunal correctionnel de Bobigny. Elle était poursuivie pour "provocation à la rébellion".

Mme Durupt avait clamé sa "honte de la France" alors que, selon son témoignage, les policiers de l'air et des frontière avaient placé des coussins sur la tête des expulsés pour les empêcher de crier et qu'un policier s'était assis sur l'un d'eux. Un autre passager poursuivi en même temps que Mme Durupt a également été acquitté.

france 2007...comment sera t'elle en 2011 ??? pale