Marie Modiano

par Ricky Banlieue Jeu Sep 25 2008, 16:41

Folk / Alternative

A trente ans, Marie Modiano cache son fameux patronyme derrière une frange épaisse, la même que celle de Patti Smith, Cat Power ou Suzanne Vega à ses débuts. A ces deux dernières, elle emprunte d’ailleurs le timbre, aérien et volontaire ; un timbre de conteuse, idéal pour narrer les aventures de garçons rêveurs (Martin) ou de filles paumées (Searching for Pearl). Ses histoires, elle les glane au pays de nulle part ("He’s headed for a land/without a name but yet so real"), dans des forêts enchantées (Drifters in the wood) où l’on peut éteindre le soleil quand il brille trop pour mieux se cacher ("Sitting on a branch of lonesome nights/where nothing breaks and nothing hurts"), ou dans des jardins magiques (Butterfly Girl) où l’on danse à la nuit tombée.

Ces textes pleins de lyrisme et de douce mélancolie sont servis par l’impeccable pop/folk de Peter Von Poehl. On retrouve d’ailleurs, dans Last Early Spring, un peu du vague à l’âme de Travelers, l’un des petits chefs d’oeuvre de son album Going where the Tea trees are. Mais le Suédois emmène également la jeune femme sur des terrains plus ludiques : Spider’s touch et sa mélodie enlevée évoquent la jolie pop de Feist ; Tightrope Walkers permet à Marie Modiano de montrer l’étendue de son registre vocal, qui flirte ici avec un country-folk plein de bagoût ; avec Butterfly girl , elle adopte la dégaine d’une PJ Harvey de très bonne humeur, secondée par une orchestration gonflée aux endorphines.

Au dépouillement de son premier album, I’m not a rose, Marie Modiano a préféré une production soignée – on retrouve aux manettes le magicien Peter Von Poehl, qui avait déjà réussi à faire lâcher son piano à Vincent Delerm – qui sert à merveille son univers délicat. Outland ne fera certes pas trembler la pop ou le folk sur leurs fondations. Mais il a assez de charmes pour séduire durablement ceux qui voudront bien y jeter une oreille.

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