Kung Fu Hustle
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Kung Fu Hustle
Kung Fu Hustle
Genre : Kung-Fu - Action
Pays : Hong Kong
Année : 2004
Réalisateur : Stephen Chow
Acteurs : Stephen Chow, Chi Chung Lam, Kwok Kuen Chan
Synopsis :
Sing (Chow) désire plus que tout au monde devenir un gangster et rejoindre le célèbre Axe Gang. Celui-ci, avide de pouvoir, cherche à régner sur l'ensemble de son territoire, incluant une ruelle imprenable où les habitants n'ont pas leur équivalent en maîtrise du kung-fu. Parti dans un élan suicidaire pour faire ses preuves et leur casser les tibias, Sing s'aperçoit qu'il maîtrise également le kung-fu et que son destin est sans doute de leur côté.
Critique :
Par Néo Bàkà Gaijin
En juin 2002, je me voyais atteint d’un choc cinématographique comme il en arrive rarement dans la vie d’un fan de Cinéma… Ce choc, ce fut l’ovni Shaolin Soccer.
Je n’avais alors aucune idée de qui était Stephen Chow Sing-Chi, je n’avais aucune idée de ce qu’était le genre "Mo Lai To"… bref j’étais complètement à côté de la plaque…
C’est avec avidité que j'ai tenté de combler le trou béant dans ma cinémathèque personnelle avec les œuvres précédentes de Stephen Chow.
Des œuvres diverses et variées telles que Love on delivery (Po huai zhi wang / 1994), une comédie romantique manga supra débile (j’insiste sur ce superlatif). Sixty Million Dollar Man (Bai bian xing jun / 1995), où Stephen Chow nous fait son L ’homme qui valait 3 milliards version n’importe quoi ! God of Cookerie (Sik san / 1996), brouillon (mais quel brouillon !) de Shaolin Soccer, version cuisine... et King of Comedy (Hei kek ji wong / 1999), comédie illustrant les déboires d’un acteur qui veut faire son trou dans le milieu du cinéma HK, et qui à bien des égards représente le film le plus personnel du réalisateur…
Au travers de ces multiples films et de l’évolution que prend sa filmographie, on se rend bien vite compte que Shaolin Soccer est le film de la fin d’une époque, le film "somme" des essais fructueux ou non, bons et moins bons de Stephen Chow… Avec Shaolin Soccer, Stephen Chow voit beaucoup plus grand, déjà son film est susceptible d’intéresser une partie des spectateurs occidentaux de part son sujet, le football… et surtout avec Shaolin Soccer, Stephen Chow réalise plus un film qu’une suite de sketchs, ce qui représentait la plus grand faiblesse de son cinéma jusque là, mais en même temps la composante essentielle de son humour… le "Mo Lai To", que l’on peut traduire communément par "n’importe quoi" !
Pour nos yeux d’occidentaux débridés, ce qui se rapproche le plus de l’humour "Mo Lai To", c’est le cinéma des ZAZ (Top secret, Airplane! etc…)… c’est à dire une suite de gags non sensiques et plus stupides les uns que les autres déversés à la fréquence d’un tir de mitraillette… ça fuse dans tous les sens, ça n’a justement aucun sens, et l’histoire sert le plus souvent de prétexte pour y déverser le maximum de stupidités à la seconde… Les plus curieux d’entre vous pourront se régaler de la vision de Sixty Million Dollar Man pour comprendre le "Mo Lai To" façon Stephen Chow… une suite de gags crétins, stupides, débiles dans un script complètement déstructuré et défiguré par le déséquilibre du ratio 30 gags par ligne de scénario… Il n’empêche… qu’est ce qu’on rit !
Shaolin Soccer opère un véritable virage dans la carrière de Stephen Chow… le film, même s’il succombe parfois à quelques pertes de rythme, propose clairement un début, un milieu, une fin avec des personnages qui évoluent au fur et à mesure du métrage…
Tous les éléments qui ont fait le succès de Shaolin Soccer sont déjà présents dans ses films précédents, un humour décalé, des gueules de crétins, une naïveté touchante, mais cette fois, tout est parfaitement lié par un scénario simple mais efficace, des personnages bien plus approfondis et une idée centrale qui unifie le tout (le Kung Fu, comme art universel)
D'une façon habituelle, ce qui suit un film "somme" comme Shaolin Soccer, c’est malheureusement très souvent la répétition et généralement la déception… Tous les signes avant coureurs étaient d'ailleurs là pour effrayer le fan de Stephen Chow… un développement assez long (3 années auront séparé Shaolin Soccer de Kung Fu Hustle), la forte participation de capitaux occidentaux dans la production du film… Stephen Chow aurait-il vendu son âme au diable ? Va-t-il nous resservir un Shaolin Soccer version propre et délavée ? (on se souvient du montage imposé par Miramax pour la sortie US de Shaolin Soccer)... le doute s'installe...
Et puis arrive le premier teaser du film… où l’on voit une bande de gamins jouer au football… la balle part vers la caméra et est interceptée par un homme, Stephen Chow qui commence à jongler avec... et puis soudain il écrase le ballon du plat du pied comme une crêpe et dit aux gamins "Fini le football !", le teaser se termine alors sur trois tronches de pyjama en larmes pour notre plus grand bonheur… le message est clair… "Non, je ne ferai pas Shaolin Soccer 2… tant pis pour vous si vous n’êtes pas content !"… le fan est rassuré… il attend maintenant Kung Fu Hustle avec impatience…
Stephen Chow qui fait le con... Stephen Chow qui fait le cartoon Stephen Chow qui assure un max !
La Chine pré révolutionnaire… Les gangs font la loi dans les rues des grandes cités et notamment le gang de la Hache… Seules quelques villages qui ne présentent aucun intérêt lucratif sont laissés tranquilles… C’est dans un de ces villages que se cache une poignée de maîtres du Kung Fu qui tentent tant bien que mal de dissimuler leurs pouvoirs afin de ne pas attirer les ennuis sur leur entourage…
C’est alors qu’arrive Sing, gangster minable dont l'ambition est de rejoindre le gang de la Hache afin de quitter définitivement ses habits de loser qui lui collent à la peau. Il décide alors de se faire passer pour un membre éminent du gang de la Hache pour arnaquer ce village d’irréductibles chinois… L’altercation entre Sing et les membres du village se finit mal et attire de vrais membres du gang de la Hache… les anciens maîtres du Kung Fu ont alors le choix entre ne rien faire et laisser périr les villageois ou sortir de leur anonymat et déclencher une guerre redoutable…
Dès l'introduction, Kung Fu Hustle assène un immense coup de gourdin dans la tronche du spectateur… on retrouve tous les éléments qui font le cinéma de Stephen Chow mais l’habillage est on ne peut plus conséquent…
Dès la première scène, Chow se lâche avec un plan séquence qui traverse les murs d’un commissariat façon Brian de Palma, les décors illustrant la ville sous l’emprise des gangs sont magnifiques et superbement photographiés… et au milieu de cette débauche de dollars et de technique, on retrouve la merveilleuse sensation de rire comme une otarie bourrée à la bière lorsqu’un truand se fait couper la jambe en pleine course et qu’il se ramasse lamentablement la face sur le béton… Là, le chef du gang de la Hache arrive en premier plan sur des pas de danse surréalistes accompagné par la musique jazzy de Raymond Wong… ça y est, le "Mo Lai To" fait son entrée en grande pompe dans cet univers fantasque…
Stephen Chow est de retour et la prochaine heure et demi va être exceptionnelle…
Kung Fu Hustle n'aura de cesse d'alterner scènes de comédie hilarantes et scènes de combat dantesques, le schéma du crescendo étant rigoureusement tenu, chaque combat surpassant le précédent en impact et en force de destruction... sauf qu'au lieu de commencer par un petit combat à un contre un, le premier combat de Kung Fu Hustle est un hommage direct au burly brawl du Matrix Reloaded des Frères Wachowski... trois maîtres du Kung Fu s'opposent à des dizaines de membres du gang de la Hache... la chorégraphie des combats est fabuleuse et mélange avec succès arts martiaux traditionnels et loufoqueries digitales qui émerveilleront vos yeux... Lorsque l'on sait que le poste de chorégraphe des combats a été partagé entre Yuen Woo Ping (Once upon in China, Fist of Legend, la trilogie Matrix, Kill Bill... excusez du peu)... et Sammo Hung (le maître incontesté de la Kung Fu Comedy, remplacé par Yuen Woo Ping en cours de tournage) ... on comprend mieux pourquoi le spectateur termine le film avec des yeux gros comme des assiettes à soupe...
A la manière des matchs qui se succèdent dans Shaolin Soccer, les combats de Kung Fu Hustle vont progressivement devenir irréels et Stephen Chow de lorgner une fois de plus vers le manga avec des affrontements magnifiquement mis en scène et débordant d'imagination (le combat contre les musiciens à la guitare magique) ou tout simplement homériques et profondément jouissifs entre un Sing qui s'éveille aux arts martiaux et "The Beast", un expert en combat, devenu fou car il n'avait plus d'adversaire à sa taille. Stephen Chow multiplie l'intervention des effets spéciaux, sans jamais perdre de vue le dynamisme des combats... il en ressort tout simplement du jamais vu... et on se met à rêver avec ferveur d'une adaptation du manga Dragon Ball réalisée par Stephen Chow, tant l'univers de Akira Toriyama semble être à la portée de Stephen Chow, aussi à l'aise avec les scènes d'action que de l'humour pipi-caca du papa de Gokû.
D'ailleurs Stephen Chow ne renie à aucun moment son talent d'humoriste et nous propose des moments de comédies irrésistibles alternant avec bonheur un humour non sensique typiquement chinois (le maître du Kung Fu homosexuel en slip rouge, le villageois se promenant cul à l'air) et un humour visuel / cartoonesque universel qui viendrait à bout des plus réfractaires au cinéma de Hong Kong... de la course poursuite entre Sing et la chef du village Landlady - véritable adaptation live d'une course poursuite entre Bip Bip et Vil le coyote - à l'écrasage de pieds de méchants en série distribué par un Sing devenu surpuissant... Chuck Jones doit sauter de joie dans sa tombe...
La technique de la grenouille ! Depuis plusieurs minutes, le spectateur est bouche bée... Aieeeeuuuh !
Mais ce qui impressionne une nouvelle fois avec Stephen Chow, c'est cette thématique puissante sur les arts martiaux qu'il diffuse au fur et à mesure de ses derniers films. Déjà dans God of Cookerie, mais surtout dans Shaolin Soccer, les arts martiaux devenaient un art universel applicable dans tous les domaines de la vie et à même d'améliorer le quotidien de celui qui les pratique. Dans Kung Fu Hustle, les arts martiaux sont une composante de notre être, ils font partie de nous, ils ne demandent qu'à s'éveiller à notre corps au travers d'une rencontre ou d'un choc frontal... le thème de la transformation, de la métamorphose est au centre de Kung Fu Hustle. A ce propos le personnage de Sing (interprété par Stephen Chow himself) qui passe du statut d'apprenti à celui de maître comme la chenille qui se transforme en papillon pourrait bien être le reflet imagé de la transformation que vit actuellement Stephen Chow depuis Shaolin Soccer... l'acteur comique se transforme petit à petit en réalisateur de talent (ceci se traduit d'ailleurs par un temps de présence devant la caméra finalement assez court). Il est également intéressant de retrouver dans Kung Fu Hustle la thématique du super héros fondu dans le quotidien, déjà traité dans les deux Spiderman de Sam Raimi (énorme clin d'oeil qui fera hurler de rire le fan) et le formidable The Incredibles de Brad Bird... Ici les maîtres du Kung Fu représentent des figures héroïques, des super héros contraints de se cacher aux yeux de tous pour éviter d'attirer représailles et actes de vengeance sur leurs proches...
Que peut-on ajouter de plus... Ah oui! la musique de Raymond Wong - déjà à l'origine de celle de Shaolin soccer - est sublime et accompagne à merveille tous les débordements du film, qu'ils soient du registre du comique, de l'action, ou de l'émotion (Ah! la scène de la sucette et des retrouvailles des deux enfants)... De plus, comme d'habitude le casting est un sans faute, Stephen Chow s'entoure de ses fortes gueules habituelles, véritables tronches de cartoon déformables à volonté... on retrouvera d'ailleurs avec un plaisir à peine dissimulé quasiment l'intégralité du casting qui composait déjà Shaolin Soccer à l'exception malheureusement de Ng Man-Tat (Golden Leg) et Wong Yat-Wei (Iron Head)...
Sincèrement, devant un spectacle comme Kung Fu Hustle, il est difficile de faire la fine bouche, de pinailler... on succombe complètement et sans ménagement !
Et je terminerai par cette phrase que j'ai toujours voulu placer à la fin d'un article, Stephen Chow... il a un bon Kung Fu !
montagne- La Bavarde
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Re: Kung Fu Hustle
tiens il ont changer l'affiche aussi
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montagne- La Bavarde
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Re: Kung Fu Hustle
il vient de sortir en DVD çui-là... j'avais bien aimé 'Shaolin Soccer', 'Kung Fu Hustle' me fait un peu peur dans le sens où il sent fort les gros sous... à voir...
Re: Kung Fu Hustle
donk a écrit:il vient de sortir en DVD çui-là... j'avais bien aimé 'Shaolin Soccer', 'Kung Fu Hustle' me fait un peu peur dans le sens où il sent fort les gros sous... à voir...
me suis régalé ;)
montagne- La Bavarde
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