EDonkey fermé: «pire pour l'industrie du disque»

Et oui en direct avec rastajournal les interview du momment a vous paris :

Sam Yagan, le patron de MetaMachine, l'entreprise qui édite eDonkey, a annoncé mercredi dernier devant une commission du Sénat américain qu'il avait décidé de «jeter l'éponge». Tout en avertissant de l'impasse dans laquelle s'engageait, selon lui, l'industrie du disque. Interview.

Vous avez reçu un courrier de l'industrie du disque vous demandant de cesser vos activités. Qu'allez-vous faire?
Nous avons en fait deux choix: soit nous combattons l'industrie du disque, soit nous nous conformons à sa demande et tentons de trouver un accord avec elle. Or nous n'avons pas assez d'argent pour aller en justice, donc nous allons tenter de négocier pour ne pas être poursuivi devant les tribunaux.

La Cour Suprême a déclaré que Grokster pouvait être tenu responsable des échanges d'oeuvres protégées par le copyright circulant grâce à son logiciel, car la firme avait encouragé les internautes à commettre des actes illégaux. Vous sentez-vous coupable de la même mauvaise foi?
Non, nous ne sommes coupables de rien. Si nous avions eu les moyens de supporter un procès complet, nous aurions gagné: nous n'avons jamais encouragé nos utilisateurs à commettre des infractions, au contraire de Grokster, par exemple.

WinMX a annoncé sa fermeture, Groskter est en sursis, et maintenant eDonkey... est-ce la fin du P2P tel que nous le connaissons, avec l'échange illimité d'oeuvres via les réseaux?
Non, c'est seulement la fin des services que l'on connaît aujourd'hui, les Kazaa, Grokster ou encore eDonkey. Mais certains services reprendront la place que nous allons laisser. Et ces nouveaux services ne répondront pas à ce qu'attend l'industrie du disque, simplement ils prendront plus de précautions, seront plus anonymes, ou seront cryptés pour que personne ne voit facilement ce qui s'y passe.

eMule, une version «open source» inspirée de votre logiciel eDonkey, est très en vogue dans le monde entier et ne semble pas menacée par l'industrie du disque...
eMule est le parfait exemple d'un service qui sera très difficile à fermer. C'est un logiciel "open source", il n'appartient à personne, il n'y a personne à poursuivre en justice et les gens qui s'en occupent sont répartis partout dans le monde et seront très difficiles à attraper. Cela sera beaucoup plus difficile de fermer eMule qu'eDonkey: nous sommes installés aux Etats-Unis, nous avons des bureaux, une raison commerciale. J'ai d'ailleurs passé beaucoup de temps l'année dernière à discuter avec des dirigeants de l'industrie du disque, afin d'obtenir une licence de leur part pour continuer nos activités. Mais cela n'a pas fonctionné. A mon avis, ils auraient été effrayés de passer un accord avec nous car cela aurait affaibli leur dossier devant la Cour suprême pour Groskter.

Pensez-vous que l'industrie du disque parvienne à ses fins et reprenne le contrôle sur la distribution en ligne?
C'est très difficile à dire. Mais il est possible que la situation devienne encore pire pour l'industrie du disque. Il y a d'ailleurs un précédent: quand Napster (première version, ndlr) était là, il n'y avait pas tant d'échanges de fichiers. Mais l'industrie a poursuivi Napster et a obtenu sa fermeture, et c'est devenu très vite pire pour eux, avec l'apparition d'une dizaine de nouveaux logiciels plus difficiles à faire fermer que Napster.

Et maintenant, que comptez-vous faire?
J'espère que nous allons trouver un accord pour distribuer de la musique selon les vœux de l'industrie du disque.

Ce qui impliquerait des filtres sur vos services pour bloquer les oeuvres non autorisées, ainsi que des systèmes de Digital Rights Management (DRM, gestion des droits numériques) pour limiter la copie?
C'est exactement le genre de sujet sur lequel nous discutons en ce moment même.

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